gs.sarais@gmail.com

Née à Ajaccio en 1975, Sabrina Saraïs évolue dans les arts de spectacle et en fait son métier. Auteur compositeur interprète et comédienne, elle développe en parallèle de nombreux  projets d’accès à la culture auprès des personnes porteuse de handicap, qu’il soit physique ou psychologique. Fasciner par l’image les mots et leur symbole, elle tente par ses actes de création des délivrer un message.

PROJET DE FILM D’ANIMATION : Le film de Mémé
RECHERCHE UN ACCOMPAGNEMENT ET UN PRODUCTEUR

SYNOPSIS : Françoise, née en 1925 à Ajaccio, vivra la guerre, connaîtra l’amour, et sera au cœur d’un drame familial. Ginevra sa future petite fille existe dans une dimension parallèle. Ginevra est spectatrice de la vie de Françoise. Les deux dimensions coexistent.

NOTE D’INTENTION :

Beauté du diable, Dangereuse, Mère indigne, Sorcière, Folle, Coupable. Voici quelque uns des qualificatifs que porte Françoise. Du haut de sa beauté solaire et de son rire éclatant, elle les porte et les assume. On raconte qu’elle a provoqué la mort de l’un de ses ennemis, rien qu’en le souhaitant. Pour sa fille, (ma mère), elle est le diable. Spiritisme, Jeux d’argent, Violence psychologique. Les commentaires cinglants la concernant tissent un épais nuage autour de cette femme qui constitue pourtant dans mon enfance la source d’affection maternelle dont je me nourrie. Pour ses amis, elle est un ange. Aidante, à l’écoute, le cœur sur la main. Pour les hommes de sa vie elle est l’incarnation de la passion, elle sera veuve trois fois. Dans mon souvenir, c’est une Grand mère gourmande, au rire enfantin, et à l’embonpoint maternant. Elle tire les cartes, chante, fait sauté le plomb, m’apprends à écouter les insectes porteur de messages, à tirer les bons numéro au Loto, à coudre, à faire le lit au carré, à sonder mes rêves, à nourrir les oiseaux aux ailes brisées. A mes sept ans, je fais une grande découverte. Elle m’apprend que mon grand père, son mari n’est pas mon grand père. Mon souvenir est très clair. La confusion et la tristesse, se matérialisent dans la présence soudaine d’un vide. Elle pose là, dans mes sept ans et dans la suite de ma vie, la présence génétique, d’un grand père, né en Indochine, et mort dans de troublants secrets. Fascinée par cette histoire qui est aussi la mienne, il devient mon héros immatériel et le vide se rempli, par l’imaginaire. Son exaltation lorsqu’elle parle de leur amour, m’éblouie à tel point que ce grand père mort, vient maladroitement se poser à la place de mon Pépé, celui qui est vivant, celui qui me protège, qui m’aime comme sa petite fille, celui qui m’élève en silence dans l’ombre du grand amour perdu. J’enregistre alors l’absence de l’être aimé, comme ultime émotion d’amour. En grandissant, je veux en savoir plus sur les causes de cette mort étrange. Une partie de ma famille répète bien précisément la même formule « Pauvre René, il s’est donné la mort au gaz ». L’autre me livre des éléments contradictoires, renforçant l’idée d’un meurtre et impliquant ma grand mère, et ces relations douteuses. Comment cette femme qui m’entourent de tant d’amour, peut elle être le monstre que l’on me dépeint. Est elle coupable de tout ce dont on l’accable. Est elle responsable de la mort de mon grand père ? La graine du doute grandit et devient une quête obsédante. Je commence alors à chercher dans sa vie. De découvertes en désillusions, je réalise la misère dans laquelle patauge Ajaccio pendant la guerre de 40. Je découvre les dégâts silencieux de deux guerres dans une famille, et dans la société Corse vérolée par les trafics, l’argent, la drogue et tant d’autres faits qui on été le ciment de la vie de Françoise. J’analyse alors patiemment ce ciment, qui à forger son anguleuse personnalité. Tentant de trouver des réponses, et aussi, je l’avoue, de candidement déculpabiliser ses actes. Ma quête semble ridicule aux yeux de ma famille, pourquoi déterrer les morts, que cherches tu ? J’ai cherché, et j’ai trouvé. Guerres, Viols, addiction, morphine, mafia, trafic, meurtre, prostitution, folie. A quel point ces évènements mondiaux, sociaux, familiaux, intimes ont-ils marqués Françoise et sa descendance ? Où sont aller se loger ces répercussions ? Ce projet en est peut être une des réponses. Trouver les causes, ré-analyser les conséquences à la lumière de la vérité, cette quête de justice brulai mon esprit, et finirais par m’épuiser, Je décide, de m’en libérer. Une idée germe dans mon cœur. Cette histoire à tous les ingrédients d’un film dont elle pourra être l’héroïne. Je me souviens avec précisions des soirées passées près d’elle à plonger dans les univers du cinéma de minuit, de l’heure Simenon, de la dernière séance, et même de la quatrième dimension. Autant d’atmosphère qui on nourri mon imaginaire d’enfant, et qui ont naturellement sublimer le lien avec son histoire. Quelques temps avant son décès, Je lui parle de mon projet, tentant de glaner quelques derniers éléments véridiques. Assise à coté d’elle, je lui pose des questions sur certains fait de l’époque. Sans la brusquer je lui demande si elle réalise les effets de tout cela, sur ses enfants, sur nous. Elle m’écoute, elle ne dit rien, les yeux dans le vide elle m’écoute lui raconter sa vie. L’instant est gravé en moi, elle murmure. « Je n’ai pas voulu tout ça »

PARTENARIAT

Seule avec ce projet, je manque de recul. Il me faut un point de vue extérieur, et mon désir d’esthétique quant à ce film, me conduit à proposer ce projet à un plasticien, à qui je confierais cette matière vivante. De longues années sont passées, et une dizaine de versions de cette histoire sont nées. Lors d’une rencontre artistique avec Orso, je m’engage avec lui sur la réouverture de toutes ces versions. Cette collaboration me permet de prendre le recul nécessaire à la construction narrative de cette histoire. Son œil de plasticien, son parcours lié à l’image entre autres, permet de nourrir une écriture désormais commune. Bien que cette histoire soit issue directement de ma vie, la nécessité de partager cette création avec une énergie telle que celle d’Orso est évidente. Je ne peux imaginer avancer seule. Nos interactions renforcent le projet et lui fait prendre des sentiers inconnus à chaque séance. Nous cherchons ensemble une manière d’exprimer notre fascination pour l’image et leurs symboles à travers l’histoire d’une vie. A travers l’un des prismes, le miroir de l’humanité dont nous sommes issus.

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